RDC, la crainte d'une guerre régionale | Géopolitis
Dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la chute de Goma et plus récemment celle de Bukavu, deux capitales provinciales tombées aux mains des rebelles du M23, ravive les craintes d’une extension du conflit dans la région des Grands Lacs.
Invité : Benoît Feyt, journaliste RTBF
Présentation : Laurent Huguenin-Elie
Au sommaire:
00:00 RDC, guerre sans fin
02:11 Dans l’Est de la RDC, le conflit s’étend
05:55 Benoît Feyt: "Le M23 progresse avec une facilité déconcertante dans l’Est de la RDC"
13:24 Plusieurs pays africains ont déployé des soldats dans l’Est de la RDC
15:47 Benoît Feyt: "Les Congolais ont l'impression d'être lâchés par la communauté internationale"
19:52 Le point sur la situation humanitaire dans le Kivu, avec le CICR
22:09 Benoît Feyt: "Le viol est devenu une arme de guerre depuis des décennies en RDC"
La résurgence du groupe armé du M23 – nom donné en référence aux défunts accords de paix du 23 mars 2009 - plonge la République démocratique du Congo (RDC) dans une crise politique et sécuritaire profonde. Réputé pour l’immensité de son territoire et la richesse inouïe de ses sous-sols, le pays peine à contenir l’irrésistible avancée de cette milice rebelle dans les provinces du Kivu.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir militairement le M23 et de vouloir contrôler la région, notamment pour y piller les nombreuses richesses naturelles, comme le précieux coltan, utilisé dans la micro-électronique. Le Rwanda dément et réclame la neutralisation d'un groupe armé qu'il considère comme une menace: le FDLR, fondé par des Hutus rwandais, dont certains ont été impliqués dans le génocide de 1994.
- Risque d’une "balkanisation"
L’Union africaine redoute une "balkanisation" de la RDC et une contagion aux pays voisins. "Il y a des craintes, tant en Ouganda qu'en République démocratique du Congo, qu'au Burundi, de voir une extension du conflit", analyse Benoît Feyt, journaliste à la Radio-Télévision belge (RTBF).
Dans la région, "la situation s'est déjà embrasée par le passé. Là, ce que l'on craint aujourd'hui, c'est que cela se reproduise". L’Afrique du Sud, qui dirige la force régionale mise en place par la Communauté de développement de l’Afrique australe en soutien au gouvernement congolais, a perdu plusieurs soldats dans les combats. "Il y a de nombreux acteurs internationaux qui sont rassemblés au Congo. C'est ça qui fait craindre un embrasement régional", analyse Benoît Feyt.
Bujumbura, dont les relations sont devenues exécrables avec son voisin rwandais redoute une extension du conflit. "Le Burundi, lui qui est plus au Sud, est aujourd'hui directement menacé par la progression du M23 qui descend de plus en plus proche de sa frontière. L'armée burundaise se battait jusqu'il y a récemment aux côtés de l'armée congolaise et pour l'instant, elle a décidé de se replier pour protéger sa propre frontière", rapporte le journaliste qui revient de RDC.
Le site de Géopolitis : https://www.rts.ch/emissions/geopolitis/
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